Qu’ont en commun Nicolas II, Staline, Eltsine et Poutine ?
La Russie a une riche tradition de placer ses militaires dans la pire position possible pour commencer à mener une guerre :
1914 – L’armée russe est lancée dans une charge effrénée en Prusse orientale pour soulager les Français menacés par le plan Schlieffen, ce qui entraîne le désastre de Tannenberg.
1939 – Moscou a la brillante idée de tenter d’envahir la Finlande en hiver après une préparation précipitée et insuffisante.
1941 – Staline oppose son veto à la mobilisation, permettant ainsi aux Allemands de tomber sur une Armée rouge à moitié garnie, toujours dans ses casernes.
1994 – L’armée russe est envoyée à l’aveuglette dans la plus grande embuscade urbaine de l’histoire.
La campagne en Ukraine s’inscrit parfaitement dans ce schéma :
2022 – Une stratégie basée sur des suppositions sur la résilience de l’État politique ukrainien (l’absence supposée de ladite résilience) conduit à un plan qui dilue les forces et donne la priorité à l’attaque du centre politique. C’est exactement le contraire de la façon dont les militaires russes veulent combattre : concentrer les forces et viser le centre de gravité militaire.
Poutine est en effet un vrai traditionaliste.
Pourquoi suivre ses propres manuels militaires quand on peut le faire à la manière russe :
1. Commencer par foirer tout ce qui peut être foiré.
2. S’adapter et surmonter.
3. Gagner sans gloire.